Des moments importants

Dans une société où tout va très vite, où on prend peu le temps de s’arrêter, où on croit que d’expédier rapidement les événements qui perturbent notre quotidien est ce qu’il y a à faire, les rituels effectués, lors des funérailles par exemple, deviennent alors d’importantes balises pour donner plus de sens à ces événements difficiles. Ils permettent, sans avoir à parler, d’effectuer des gestes symboliques et significatifs qui laisseront leur marque pour toutes les personnes présentes. Ces gestes aussi simples que d’allumer un lampion sont réconfortants. Ils donnent l’opportunité à des gens de prendre une part active à l’organisation d’une telle cérémonie et d’exprimer à leur façon, toute la tendresse ressentie pour la personne chère qui vient de traverser le voile. Ils apportent aussi douceur et un souvenir qui restera marqué dans les mémoires pour longtemps. Les témoignages en hommage à l’être cher sont tout aussi précieux, mais il arrive que pour nombre de raisons (pudeur, timidité, émotivité….), les gens ne souhaitent pas y prendre part. Effectuer un rituel prend alors tout son sens et enrichissent la cérémonie. Il y a autant de rituels qu’il existe de gens sur cette terre. Discuter avec la famille pour s’assurer qu’ils sont confortables avec ce qui sera fait, est la première chose à faire, mais aussi que ça rend bien justice à la personne décédée. On peut faire participer une seule personne, un certains nombres de gens (Les frères et sœurs par exemple) ou tout le groupe. Les enfants y ont même leur place. Selon leur âge et leur degré de compréhension du geste à poser, il est possible et je dirais même souhaitable, de les inclure à la cérémonie. La mort est encore un sujet extrêmement tabou et les familles ne savent pas toujours quoi dire ou quoi faire avec les enfants dans ces situations.

Comme intervenant, en officiant la cérémonie, nous avons aussi à mon sens comme mission, de permettre aux gens de démystifier le sujet, de l’adoucir quelque peu par ces gestes. Les enfants apprennent par l’exemple. Si on leur démontre en les incluant, en leur expliquant les choses, que la mort est quelque chose qui fait partie de la vie et de notre parcours d’être humain, ils grandiront avec une meilleure compréhension de cette expérience et en seront moins traumatisés. Car pour l’avoir expérimenté à de nombreuses reprises lors de mes accompagnements, je peux témoigner que les enfants n’ont pas vraiment peur de la mort. Ils sont simplement curieux de savoir, ils veulent comprendre, ils souhaitent poser de simples questions, auxquelles ils aimeraient bien qu’on réponde avec franchise et authenticité. Les enfants sont les adultes de demain. Donnons-leur les outils pour en faire des personnes équilibrées et davantage conscientes. C’est ainsi que nous pouvons faire une différence en ce monde et transformer les perceptions.

Hélène Giroux, Accompagnatrice, auteure, conférencière et officiante funéraire

www.facebook.com/accompagnementetsoins
http:/helenegiroux.com